Présent depuis plus de 25 ans à l’ESAT la Valbarelle, Yvan nous raconte lors d’une courte interview, son parcours durant toutes ces années au sein de l’établissement.
« Suite à un accident, j’ai été orienté vers ce qu’on appelait à l’époque les Ateliers Protégés. Je voulais me diriger vers le domaine de l’électronique mais il y avait 3 ans d’attente pour intégrer une formation. J’ai décidé de travailler en attendant, et je suis entré en mars 1997 à l’ESAT La Valbarelle, au début en tant que manœuvre dans le bâtiment parce que je m’y connaissais un peu. Ensuite on m’a donné un véhicule avec 2 travailleurs et j’ai commencé à faire les chantiers petit à petit. »
Mais après de nouveaux problèmes de santé, Yvan a dû arrêter la maçonnerie : « Monsieur Saffiotti m’a mis en menuiserie. J’y suis resté 4-5 ans et j’ai donc appris aussi le métier du bois. On m’a proposé le challenge de remonter l’atelier palette qui démarrait difficilement. Et ça m’a plu. On a commencé avec 10 travailleurs, maintenant j’en ai 32 qui font des palettes et je mets des gars à disposition à l’extérieur. Je suis devenu moniteur, avec l’expérience acquise sur le tas, comme on dit. Le métier m’a vraiment plu. L’ambiance, les gars… Je dis « les gars », c’est un terme un peu affectif parce qu’on est plus souvent avec eux qu’à la maison ! »
Avant son accident, Yvan ne connaissait pas du tout le monde du handicap. Il dit avoir été surpris de voir tout le personnel qu’il y avait à l’ESAT : « Quand on pensait handicap, à cette époque-là en tout cas, on pensait fauteuil roulant. On n’imaginait pas tous les types de handicap existants ! Chaque personne a une pathologie différente – moi aussi d’ailleurs, car je suis travailleur handicapé à 80%. On doit s’adapter à chaque individu. Et c’est ce qui est intéressant, et ce qui m’a conduit à rester et à prendre des responsabilités. »
Puis en 2020 arrive la période COVID où il a fallu arrêter l’activité : « Nous, les moniteurs, on a toujours gardé un suivi. On avait un entretien téléphonique quotidien avec eux, pour voir ce qu’ils faisaient malgré l’enfermement. On a créé des jeux pour les occuper. On a un contact complètement différent avec les usagers ici, c’est très plaisant. Il n’y a pas de routine vraiment avec eux. On a une partie production mais là principalement c’est l’aspect social dont on doit s’occuper. Moi j’ai 32 usagers sous ma responsabilité. Je suis obligé de prendre un certain temps par jour pour les écouter parce qu’ils ont besoin de ça pour arriver à progresser et à se confier. C’est tous ces aspects-là qui sont intéressants. Je devais rester un an, mais ça va faire 26 ans que je suis là ! »
Quand on lui demande quel message il voudrait faire passer à aux nouveaux arrivant de l’ESAT, il répond : « Le premier rôle du moniteur c’est d’apprendre à connaitre son personnel, ses usagers. Il ne faut pas les prendre comme des handicapés, ce sont avant tout des personnes qui ont toutes une pathologie complètement différente. Il faut apprendre à connaitre ses gars pour arriver vraiment après à bien les encadrer. »
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